Mon·ma partenaire paie sur Only Fan pour du contenu pornographique, est-ce sain? Quelle quantité de consommation de porno est considérée comme saine dans une relation long terme ? Est-ce que je peux interdire mon·ma partenaire de consommer de la pornographie?
La vraie réponse hors de tout doute de la quantité la plus saine de consommation de porno dans une relation engagée est de 2 heures par semaine. Non attends, ça ne peut pas être vrai. Est-ce 20 heures?… Ou est-ce que je confonds avec 20 minutes?…
En réalité, c’est une question bien difficile à répondre. Et malheureusement si tu espérais que je te donne un chiffre concret à ramener à ton ou ta partenaire, la vérité est qu’il n’y a pas de nombre magique universel qui dicte une utilisation saine de la pornographie dans la vie d’une personne et encore moins dans une relation intime. Je pourrais te parler de recherches rapportant le temps moyen que les gens regardent de la pornographie en une semaine, mais pour certains couples, aucune quantité de pornographie n’est saine et pour d’autres couples, le film gorge profonde 3000, ruée vers l’espace pourrait être projeté sur tous les murs de la maison 24h/24 et 7j/7 sans que cela ne pose de problème. Ce que je veux vous offrir dans cet article c’est comment ouvrir la réflexion sur la pornographie et sa place dans votre couple, car ce sera le travail de votre couple de déterminer ce qui est sain pour vous, quelles que soient les moyennes statistiques.
Comment fait-on pour s’entendre alors?
Donc vous vous situez où là-dessus? Aucune idée? Et bien, commencez par une introspection sur vos valeurs et vos attitudes respectives à l’égard de la pornographie. Quels sont le rôle, la fonction et le confort du porno dans votre vie personnelle ? Qu’est-ce que vous aimez et n’aimez pas à ce sujet ? C’est important d’en prendre conscience pour vous-même avant de penser au rôle de la pornographie dans votre relation.
Ensuite, ouvrez doucement la réflexion à votre relation.
On reprend les mêmes questions que dans l’introspection: quels sont le rôle, la fonction et le confort du porno dans votre relation ? Est-ce que ç’a déjà été discuté? Qu’est-ce que vous aimez et n’aimez pas à ce sujet ? Pourquoi n’aimez-vous pas ces aspects?
Mais on va aussi aller plus loin.
Êtes-vous à l’aise avec votre partenaire qui le regarde seul ou préféreriez-vous le regarder ensemble? Y a-t-il du contenu dans le porno que vous ne pouvez pas accepter? Pourquoi ne pouvez-vous pas l’accepter? Y a-t-il d’autres aspects de votre sexualité que vous aimeriez améliorer? Êtes-vous d’accord avec le fait que votre partenaire regarde une parodie porno de Spider-Man, mais pas Instagram?
Grâce à cette réflexion, vous pourrez définir vos valeurs pornographiques. Vous ne pensiez pas que ça existait pas vrai! Et bien oui comme dans tous les aspects de notre vie, notre sexualité est aussi basée sur des valeurs qui sont importantes pour nous. Et c’est lorsque votre consommation individuelle et vos valeurs pornographiques seront négociées et acceptées par chacun des partenaires que vous trouverez ce qui est bon pour votre relation. Pas quand vous aurez fait le décompte d’historique du mois passé. Il est donc important que vous discutiez tous les deux de vos valeurs et de la manière dont vous envisagez de vivre de manière authentique et transparente.
Est-ce qu’il y a des plateformes acceptables et d’autres non?
Ce qui revient souvent est quand des plateformes comme Only Fan sont utilisées comme source de matériel sexuellement excitant. De même pour Instagram qui est un aspect qui revient souvent chez les couples que j’accompagne sur ce sujet. Il n’y a rien d’intrinsèquement malsain à se masturber devant des photos sur les réseaux sociaux, mais la pertinence du comportement dépend des valeurs et des limites au sein d’une relation encore une fois.
Je sais que ce qui dérange le plus avec les médias sociaux par rapport à la pornographie “produite”, est que le·la partenaire peut personnellement connaître ou prendre contact avec la personne qu’il regarde sur son téléphone pendant qu’il a un orgasme. Au lieu d’un inconnu sur un site pornographique ailleurs dans le monde, c’est le dernier selfie de Julie votre voisine ou Guillaume de la comptabilité qui est utilisée comme stimulus masturbatoire pour votre partenaire. Le dilemme éthique comprend également s’ils commentent “Super photo!” avant ou après l’orgasme.
À première vue, ce comportement peut sembler malsain pour la relation. Il peut facilement être considéré comme inapproprié ou même comme une menace – une pente glissante vers l’infidélité. Cependant, c’est là que les médias sociaux et la pornographie en tant qu’aides à la masturbation ont une similitude : vous pouvez interdire le médium visuel de votre relation, mais il vous reste toujours les fantasmes. Sans Instagram, votre partenaire peut toujours fantasmer sur Guillaume de la comptabilité ou Julie d’à côté. Sans la parodie porno de Spiderman, votre partenaire peut toujours fantasmer sur un trip à trois avec Spider-Man et Thor.
La différence entre le porno et les fantasmes est simplement de savoir si nos yeux sont ouverts ou fermés pendant la masturbation.
Alors qu’est-ce qui se cache en dessous de ça?
On se rend souvent compte que le nœud des problèmes relationnels impliquant la pornographie est qu’il s’agit moins de l’utilisation de la pornographie en soi que de la masturbation, des fantasmes et de la réalisation que votre partenaire ait une vie sexuelle indépendante de votre relation avec lui.
La porno (et les médias sociaux) deviennent des boucs émissaires faciles pour notre malaise, car ces médias sont tangibles. Les fantasmes de nos partenaires sont là dans l’historique de leur navigateur et dans leurs listes de suivi sur les réseaux sociaux. Nous pouvons dire que nous sommes à l’aise avec la masturbation de notre partenaire quand c’est un événement chaste et physique seulement. Mais seriez-vous à l’aise d’écouter, si vous demandiez à votre partenaire : « À quoi tu penses quand tu te masturbes» ? Si votre confort avec cette seule pensée fond à vue d’oeil, c’est que la porno n’est pas le nœud du problème en fait.
La différence entre le porno et les fantasmes est simplement de savoir si nos yeux sont ouverts ou fermés pendant la masturbation.
Donc, en plus d’avoir une conversation sur les valeurs pornographiques et comment vous pouvez commencer à les aligner avec la consommation, ça va être important d’avoir une conversation sur le rôle, la fonction et le confort avec la masturbation et les fantasmes dans la relation. C’est là que réside la véritable vulnérabilité, l’authenticité et l’intimité des couples. Les discussions sur la pornographie ne font qu’effleurer la surface. Quand vous serez capable de vous dire vos fantasmes les plus fous comme si vous discutiez de ce qu’on mange pour souper vous aurez réussi.
Bon je blague un peu, mais j’espère que grâce à ces pistes, vous pourrez tous les deux être plus à l’aise avec la réalisation de la sexualité personnelle de l’autre, ainsi que vos fantasmes, réels ou imaginaires, qui peuvent inclure un sosie nu de Spiderman.
Cet article vous a parlé? Ou vous à donner une réflexion inattendue sur ce sujet difficile des relations intimes? Elle peut aider d’autres personnes. Partagez-le! Et allez explorer mon live La pornographie, Bête noire ou alliée insoupçonnée?
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J’ai passé toute ma vie à explorer la sexualité. Du BDSM au tantrisme, tout apprendre, tout connaître, comment donner du plaisir et le recevoir a toujours été une passion pour moi. J’aime rendre la sexualité et sa pratique accessible à tout le monde, la vulgariser et enlever le halo de tabou qui l’entoure.